L’élargissement de prison de l’ex-maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall est à la Une de la quasi-totalité des quotidiens parvenus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
L’ex-candidat déclaré à l’élection présidentielle de février dernier a bénéficié en même temps que ses deux co-inculpés d’une remise totale de peines décidée par le chef de l’Etat, Macky Sall, après avoir passé deux ans et demi derrière les barreaux.
Il avait été condamné en mars 2018 à une peine de cinq ans de prison, assortie d’une amende de 5 millions de francs et des dommages et intérêt de l’ordre de 1, 8 milliard de francs pour "faux et usage de faux en écriture de commerce, faux et usage de faux dans des documents administratifs et escroquerie portant sur des deniers publics".
Il a été accueilli à sa sortie de la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss par des centaines de partisans qui l’ont ainsi porté en triomphe jusqu’à son domicile tard dans la soirée.
Il lui était reproché sur la base d’un rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) sa gestion de la "caisse d’avance" de la mairie de Dakar. L’intéressé n’a eu cesse de répéter tout le long de la procédure qu’il était victime d’une cabale politique.
"Macky Sall grâcie Khalifa Sall et ses co-détenus", annonce ainsi à sa Une Le Soleil. Le journal insiste sur le fait que la grâce accordée à l’ex-maire et ses co- détenus consiste en une’’ remise totale des peines principales".
"La grâce de Macky Sall s’abat sur Khalifa" s’exclame de son côté, Vox Populi.
Le journal fait dans le même temps savoir que n’étant pas demandeur d’une grâce présidentielle, l’ancien maire de la capitale de voulait pas quitter la prison de Rebeuss.
"Il (Macky Sall) n’excluait pas de le faire. Il l’a fait. Le président de la République a accordé hier (dimanche) une remise totale des peines principales à l’ancien maire de Dakar et à ses co-inculpés Mbaye Touré et Yaya Bodian", souligne dans ses colonnes, le quotidien la Tribune.
"Après avoir épuisé toutes ses voies de recours légales du fait de la décision de la Cour suprême, en date du 16 juillet 2019, rejetant le rabat d’arrêt introduit par ses avocats, Khalifa Sall s’était résolu à purger sa peine.
Il disait jusque-là exclure toute idée de grâce présidentielle en sa faveur, mais les tractations menées par personnes interposées ont porté leurs fruits. Le président de la République place cette libération dans une nouvelle phase dans la reconstruction nationale", croit savoir le journal.
Les quotidiens n’hésitent d’ailleurs pas à mettre en parallèle la libération de Khalifa Sall avec la réconciliation du chef de l’Etat avec son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade, actée par une rencontre tenue sous l’égide du Khalife générale des mourides, Serigne Mountakha Bachir Mbacké, à l’occasion de l’inauguration à Dakar de la grande mosquée massalikoul djinan.
"Macky Sall lâche enfin les brides. Il a enfin élargi Khalifa Sall. Une mesure qui intervient deux jours après ses retrouvailles avec son prédécesseur", peut-on ainsi lire dans le journal L’AS.
S’intéressant aux "coulisses de cette libération", L’Observateur apprend que Khalifa Sall a été surpris de sortir de prison, alors qu’une polémique fait jour au sujet d’une demande de grâce introduite par Me Khassimou Touré, avocat de deux autres condamnés dans cette affaire.
A ce propos, Walf Quotidien évoque "Les non-dits d’une libération", indiquant dans la foulée que Macky Sall fait souffler un vent de décrispation sur le pays.
"Après sa poignée de mains avec Wade, il a décrété la remise des peines de l’ancien maire de Dakar et de tous ceux qui ont été condamnés dans l’affaire de la caisse d’avance de la Ville de Dakar. Sauf que le décret mentionne que cette mesure ne concerne que les peines principales", fait remarquer le journal.
Enquête tente de lever le voile entourant la libération de Khalifa Sall et les retrouvailles de Macky Sall avec son prédécesseur en évoquant les "secrets d’un dégel".
"Macky Sall amorce la coexistence pacifique.
Poignée de main avec Wade et remise totale de peine : deux cadeaux politiques et deux jours qui le soulagent autant que ses adversaires", lit-on dans les colonnes du quotidien Enquête.
Avec son habituel jeu de mots, le journal Le Quotidien n’hésite pas mettre à la Une : "Macky règle l’autre K", en référence à Karim, fils de l’ancien président Wade qui vit au Qatar depuis sa libération de prison. Pour la publication, "comme Karim, Khalifa attend une amnistie".
AKS/BK/PON
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